Bienvenue sur le site de Jean Caille
   (1913-2016)

Dédié à tous les prisonniers de guerre 

 

 

                Ce que le livre ne dit pas : sa vie après 1947

Après un divorce difficile avec Léa, Jean décide d’arrêter le métier de poissonnier. Sa vie est au point mort ; il lui faut reprendre un nouveau départ. Il fait équipe avec un ami et, ensemble, ils deviennent déménageurs dans le 20ème arrondissement puis sont embauchés par Monsieur Amis dans une entreprise de déménagement. Lors d'un déplacement dans le Nord de la France, Jean fait la connaissance de Jeannette, une jolie brunette, dont il tombe rapidement amoureux. Il faut dire que cette dame à quelques atouts pour le séduire.  De 13 ans sa cadette, elle a un caractère bien trempée; elle est typée, mince et assez grande pour l’époque. Elle lui ferait presque oublier la douce Friedl ! Comme lui, elle est divorcée et elle a trois bambins. Cela ne fera pas reculer mon père qui les adopte immédiatement et veillera sur eux du mieux qu’il pourra. (Jeannette avait 14 ans en 1940 et vivait à Dunkerque au moment des bombardements). Les noces auront lieu en 1952 et, en 1954, de cette union, naîtra Michel le fils unique du couple.

                                                                  1952                                                                                                    Michel   leur fils né en 1954

                                                                                                                                                           


Dunkerque Croisement de la rue Alexandre III et de la Place Jean Bart à Dunkerque après les bombardements de 40. Cette photo appartenait à ma mère                                                                                                                                   

1951

Entretemps, l’employeur de Jean est contraint de céder sa Société et les jeunes mariés décident de la racheter. Jeannette, propriétaire d’un salon de coiffure revend son affaire et réalise une très bonne opération financière. La Société prend désormais le nom de Nord-Est Transport et le siège est transféré à Flers-Les-Lilles (aujourd'hui Villeneuve-d’Ascq). Très rapidement le couple fait de gros bénéfices. Pour cela, ils peuvent compter sur un client fiable : la gendarmerie nationale - dont les mutations sont régulières -.

Malheureusement, Jeannette a beaucoup de qualités, mais c’est une femme qui a une forte tendance à n’en faire qu’à sa tête et très mauvaise gestionnaire de surcroît. Jean a bien du mal à lui faire entendre raison ; la guerre, l’échec de son premier mariage, la perte de son commerce et les mauvais choix qui furent les siens à son retour de captivité l’ont sûrement fragilisé ; il se montrera la plupart du temps assez passif devant les excès de sa femme.

 

L’entreprise est revendue, aux alentours de 1960,  avant que les pertes ne soient trop lourdes.

Changement donc de situation… Mais ils ont de la ressource ; ils sont courageux et entreprenants. Comme ils sont tous deux d’excellents cuisiniers, ils investissent dans un hôtel restaurant à Sainghin-en-Mélantois.

Bientôt rénové en partie, « Le Tilleul » aura bien fière allure, mais ne sera qu’un épisode dans leur vie car, un beau matin, un incendie réduira l'hôtel en cendres.

                     LE TILLEUL                                                                                              Le restaurant                                                                                                          Les ruines après l'incendie

Ils rebondissent une troisième fois en devenant propriétaires d’une épicerie à Nogent-sur-Seine. Ça, Jean connait bien. Nous sommes en 1962.

  De gauche à droite ligne du fond : Jean-Pierre et Claude SEYS.

  1ère ligne : La mère de jeannette, Jeannette, Nadine SEYS  (sa fille et ma mère biologique) et Michel

Malheureusement, la femme de Jean a le goût de luxe et les comptes de l’épicerie n’y survivront pas. Leur couple non plus puisqu’ils se séparent pendant plusieurs mois. Jeannette, dépassée par la tournure que prend sa vie, ne s’occupe peut-être pas suffisamment de sa fille, Nadine (issue de son premier mariage avec Pierre Seys) ; cette dernière tombe enceinte à 16 ans. Le 8 avril 1966, elle met au monde une petite fille : c’est moi.

Mais Nadine est bien incapable de s’occuper d’un bébé. Jeannette et Jean - qui, entretemps, est devenu chauffeur de Maître chez Saint Raphaël - reprennent la vie commune et m’adoptent légalement. Jeannette trouve un emploi de secrétaire de direction aux Laboratoires Servier et le couple part habiter à Ivry-sur-Seine. Pourtant Jean n’a jamais oublié Dourdan et près de dix ans plus tard, ils y dégottent une jolie maison de ville. Une fois là-bas, Jean revit, d’autant qu’il est désormais à la retraite. Il reprend le vélo, se fait un magnifique jardin potager, s’occupe de moi et des repas. Il passe également de nombreuses heures à son passe-temps favori : la lecture. Il n’a jamais oublié la guerre, ni même Friedl. Il lit tous les livres traitant du sujet qui lui tombent sous la main. Combien en a-t-il lu durant toute sa vie ? Je l'ignore, mais fort probablement plusieurs centaines voire plus d'un millier !

La vie conduira ensuite mes parents dans la campagne Montargoise, dans un joli petit pavillon en forêt. Là-bas, mon père double la taille de son jardin, fait chaque année des centaines de litres de cidre destinés à sa consommation personnelle, et s’occupe avec tendresse de ses trois chats et de sa famille. A 70 ans passés, il est toujours d’une bonne corpulence et, malgré de réels problèmes cardiaques et pulmonaires, il coupe à lui tout seul encore 80 stères de bois chaque année. Sa dernière passion : les chats. Le couple en aura 3 en permanence et 7 en tout ! Mais mon père aimait tous les animaux et n'oubliait jamais de donner de la margarine et du pain aux oiseaux l'hiver.

A PAUCOURT

(LOIRET)

   

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