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Dédié à tous les prisonniers de guerre
LES EVASIONS
ICRC 29/05/1941 Savenay. Frontstalag 232. Camp de prisonniers de guerre. Vue d'une partie du camp.
Quand on parle du taux d’évasion, il est difficile d’avoir un chiffre exact. Avant d’arriver en Allemagne, entre 225 000 et 250 000 soldats ont pu échapper à la vigilance des sentinelles mais ensuite les évadés furent une minorité d’après Y.D. Les statistiques du secrétariat d’Etat aux anciens combattants font état de 70 000 soit moins de 5 %. D’autres statistiques avancent des chiffres beaucoup plus importants. Mais combien ont essayé, même plusieurs fois ? Il est important de préciser qu’environ 95 % des évadés furent repris, car il faut bien dire qu’il était extrêmement difficile de réussir (ainsi que s’en justifie Jean dans son témoignage).
Musique
Chant national des évadés de guerre Dans l'cul Michel Dens
Vidéos et Films
Récit et vidéo de Jean Guillermo, un évadé
Voici un documentaire-récit sur les évadés de Colditz.
Blogs et Sites
L’encre des mots est le site d’un écrivain public Laura Denieul qui se propose de lui confier vos récits personnels qu’elle réécrit et publie sur le net. Vous trouverez ici celui du soldat Grimault prisonnier à Rawa- Ruska.
Récit d'un rescapé de Rawa-Ruska
Le site consacré au P.G Gabriel Régnier raconte notamment son évasion.
Journaux
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l’Œuvre du 5 novembre 1942
"Le contexte local, qu’il s’agisse de la géographie des lieux de captivité, des conditions climatiques, comme de la nature du Kommando d’affectation ou même de la connaissance de personnes possiblement aidantes, chaque point aura son importance et sera déterminant. Ambrière cite plusieurs exemples d'évadés repris dans un état proche de la mort, ou qu'il a fallu amputer après qu'ils aient eu parcouru des jours de marche à travers les forêts et les champs enneigés, par des températures hivernales oscillant entre - 10° et - 25° sans nourriture.
À cela, il fallait ajouter le contexte politique dans une France collaborationniste et non favorable aux évasions. D'ailleurs, à ce sujet, les P.G. ne pensaient pas différemment de la majorité des Français les premières années ; la plupart d’entre eux faisaient confiance à Pétain qu’ils respectaient comme La Personnalité de la première guerre mondiale. Or, Pétain, figure de l’autorité légitime en France, demandait aux prisonniers de guerre de collaborer et de ne pas chercher à s’évader. Ceci avait de quoi faire hésiter les candidats à l’évasion, car il s’agissait donc d’un acte de désobéissance : comment seront-ils reçus en France en cas de réussite ? Au passage, qui mieux qu'Ambrière est capable d'évoquer l'influence de la politique collaborationniste de Pétain sur les P.G :
" ... L'influence de Pétain dans les camps de prisonniers a permis et favorisé toutes les manœuvres, tous les compromis, toutes les lâchetés, et semé parmi des Français qu'aurait pu rassembler un malheur commun la défiance et la division. Elle a obscurci le devoir et rendu confuses les notions les plus claires, jusqu'à celle-ci que l'Allemand fut l'ennemi."
Ambrière explique que la loyauté au Maréchal, reconnu pour son action lors de la première guerre mondiale, et l'idée qu'il n'était lui-même pas libre de ses actes et de ses pensées a, du moins au début, pour des soldats si loin des affaires de la Patrie, parasité leur jugement. Certains pensaient même qu'il était un résistant de l'ombre, mais personne n'imaginait qu'il puisse à ce point trahir la Nation et ses soldats. Petit à petit, toutefois, sa parole fut mise en doute dès lors qu'ils perçurent à quel point ses actes et ses propos étaient une véritable source de division entre eux. Paradoxalement les Colis Pétain furent un élément essentiel de la prise de conscience collective :
" Cela commença dès Noël 1940, par l'envoi des premiers 'colis Pétain'. Si nous n'avions rien à redire, au contraire, à la bande tricolore qui encadrait ces colis, le portrait du Maréchal qui éveilla notre méfiance. C'était vouloir gagner notre adhésion par les tripes, et utiliser l'argent des Français à des fins de déification personnelle qui rappelaient fâcheusement les méthodes d'Hitler. Par la suite les photos se multiplièrent. [...] Tant et si bien qu'à la fin les plus forts en calcul supputaient, non sans humour, ce que nous aurions pu recevoir de cigarettes et de nouilles supplémentaires avec les sommes qui payaient cette débauche iconographique."
Il n'était pas vain de penser à l'accueil réservé par les autorités pétainistes aux quelques centaines d'évadés qui auraient la chance de parvenir en France. Combien parmi ces derniers furent renvoyés manu militari en Allemagne ! Or, durant les premières années de captivité, les gardiens des stalags ne sont pas tendres. La raison en est, qu'ayant laissé échapper un prisonnier, ils subissaient eux-mêmes d'assez lourdes sanctions ; ainsi cela suscita chez certains des réactions très violentes. C'est pourquoi, d'après Ambrière, le plus grand souci de l'évadé était-il de ne pas retomber sous la coupe de ceux auxquels il avait faussé compagnie car, dans cette éventualité, il avait une chance de subir les pires représailles, allant des sévices à l'assassinat. Certains évadés, pas plus chanceux, croisaient à un moment de leur périple quelques brutes assassines qui ne leur laissaient aucune chance de survie et au mieux les passaient à tabac. Néanmoins Ambrière relativise en soulignant, qu'en général, il y eut peu de prisonniers évadés qui subir des maltraitances physiques. Aussi bien les soldats de la Wehrmacht que les civils comprenaient parfaitement leur désir de s'échapper (surtout quand ils n'étaient pas inféodés au nazisme).
Après 1941, la deuxième tentative d'évasion se soldait par 20 jours de prison. Pour Ambrière, cette sanction était relativement inoffensive dès l'instant ou le prisonnier ne se retrouvait pas seul dans sa cellule. Il note, l'ayant vécu lui-même, que la solidarité des autres prisonniers du stalag sauvait les "contrevenants" de l'ennui et de la faim, car les cellules disciplinaires étaient si nombreuses dans les camps qu'elles étaient mal surveillées. Aussi :
" Les vivres, le tabac, les cartes, les bouquins s'introduisaient-ils miraculeusement dans tous les endroits défendus. Les fouilles, subies par les patients avec une docilité sournoise, se révélaient de nul effet, et l'officier de justice qui venait de diriger une opération de police dans la prison, s'il en rouvrait la porte une heure après, recevait en pleine face une épaisse bouffée de fumée plus éloquente que toute raillerie. 'Enfermez un Français nu dans une pièce vide, disait mélancoliquement le hauptmann commandant l'Abwehr à Limburg, vingt-quatre heures plus tard vous le trouverez en complet veston, installé devant un bifteck". Je crois bien que nul hommage ne nous a jamais gonflés de plus d'orgueil national."
Dans tous les cas, être repris ou rattrapé, même si le "délinquant" n'était pas renvoyé dans son stalag et n'avait ainsi pas à affronter l'ire de son ou ses gardien(s), faisaient cependant courir le risque au multirécidiviste d'être sévèrement puni (par l'envoi dans des kommandos disciplinaires par exemple).Cette prise de conscience sera d’autant plus capitale que le taux de tentatives réussies était presque anecdotique.
Deux autres points, et non des moindres, qui pouvait faire reculer les futurs candidats au départ était, d'une part, le risque bien réel qu’ils faisaient courir à leurs camarades restés sur place, et notamment l’aggravation de leurs conditions de captifs. Car, même si les évadés avaient agi en solitaire , leurs camarades auront à subir les représailles de la part de leurs gardiens, d’autant plus qu’ils seront soupçonnés de leur avoir apporté de l’aide. Il suffit de constater les répercussions qu’eût l’évasion du général Giraud en 1942 sur les autres captifs ; ceux-ci se sont vus limités drastiquement leurs droits aux loisirs, subir de nombreuses restrictions et représailles en tous genre. Pour abaisser le nombre d’évasions, en 1942, la Wehrmacht fait savoir qu’un camp spécial pour évadés repris va être ouvert en territoire polonais : c’est le camp de Rawa-Ruska évoqué par Jean. Les officiers, pour leur part, sont envoyés à Colditz. Néanmoins, et malgré les risques de sanctions, il faut noter que la plupart du temps, les évadés bénéfièrent de la complicité de leurs camarades, voire d’Allemands antinazis.
D'autre part, d’après l’enquête de Y.D., ils en été dissuadés par leurs parents eux-mêmes qui, avertis par message codé, dissuadèrent leur fils de mettre leur vie en péril et leur demandent de patienter.
Dans la plupart des cas, selon Ambrière :
« les souffrances auxquelles devaient s’exposer volontairement les évadés étaient bien de nature à décourager ceux que n’animait pas une suffisante détermination. »
Prisonniers russes et ukrainiens de Rawa Ruska
ICRC 16/08/1942 Guerre 1939-1945. Rawa Ruska / Lemberg, Stalag 325. Prisonniers de guerre français dessinant un jardin au centre du camp. V-P-HIST-03183-15A
En attendant la politique de Vichy permet à quelques-uns de rentrer en France avant les autres. Car Pétain légitime le STO en ce sens qu’il permet d’échanger de la main-d’œuvre contre des P.G. Vichy parle de relève, mais en réalité, très peu de P.G valides ou non ‘collabo’ pourront en profiter. Le fait est que le STO est mal perçu en France ; il dessert la cause des P.G dans l’opinion publique et, à la lecture des journaux collaborationnistes de l’époque, on en comprend la raison.
ICRC 1942 Guerre 1939-1945. Sagan, Stalag VIII C. Infirmerie du camp,V-P-HIST-01647-02 .
Journal de la Résistance DEFENSE DE LA FRANCE du 14 juillet 1941 pages 1 et 2
La deuxième page commente la prise de conscience des prisonniers d'être manipulés, l
es trahisons et leur esprit de résistance.
ICRC 06/1942 Greifswald. Stalag II C, APPEL DES PRISONNIERS DE GUERRE
POUR LA NUIT.
Départ pour le STO en gare deParis-Nord en 1943
ICRC 01/1944 Pologne guerre 1939-1945. Marienburg. Stalag XX B, Visite de la délégation du ICRC Dr. Schirmer, Entrée du camp